Dijon – Cavalleria rusticana & Pagliacci à l’Opéra

Ce ne sont pas une mais deux pièces lyriques que nous propose l’Opéra de Dijon en ce début de saison, habituellement jouées ensemble. Créées entre 1890 et 1892, elles sont deux exemples flamboyants (et parmi les fondateurs) de l’opéra vériste à la fin du XIXe siècle, plongeant dans le quotidien du peuple.

L’autre point commun entre ces deux œuvres est la force des sentiments. Amour, jalousie, honneur s’entremêlent pour mener à des conclusions pour le moins sanglantes. C’est d’ailleurs la jalousie qui aurait poussé Leoncavallo à écrire Pagliacci après le succès de Mascagni et son Cavalleria rusticana… Les deux compositeurs et leurs librettistes nous transportent dans l’Italie rurale. Dans Cavalleria rusticana, Turiddu découvre que sa fiancée Lola a finalement épousé Alfio. Lui en épouse une autre, la jeune paysanne Santuzza, mais continue de voir Lola en secret… Pagliacci se déroule le jour de l’Assomption dans un village calabrais. Nedda, l’épouse du directeur d’une troupe de théâtre, repousse les avances d’un comédien, Tonio. Ce dernier décide de se venger…

Cavalleria rusticana & Pagliacci à l'Opéra de Dijon

Les deux opéras ont pour décor une région au climat rude, écrasée par le soleil, le Mezzogiorno du sud de l’Italie, entre Sicile et Calabre. Cavalleria rusticana, inspiré d’une nouvelle et pièce de théâtre de Giovanni Verga, privilégie l’objectivité en reprenant faits réels et dialectes du lieu. L’opéra vériste s’intéresse en effet aux revendications populaires, s’éloignant en cela des grands drames lyriques de Verdi qui mettaient en scène des personnages nobles ou mythologiques. Les œuvres conservent cependant l’ampleur des airs lyriques, ainsi que les leitmotivs wagnériens comme avec l’air de Santuzza. Mascagni connait bien la ruralité pour y avoir vécu, lui qui fut professeur dans une petite ville des Pouilles, également chef d’orchestre dans une compagnie ambulante d’opérette. Pagliacci se déroule également dans un village, inspiré d’un fait divers dont Leoncavallo fut témoin dans son enfance. Pagliacci contient par ailleurs l’un des airs les plus célèbres de tout l’opéra italien, le fameux « Vesti la giubba » lorsque Canio découvre l’infidélité de son épouse, mais doit cependant faire bonne figure, monter sur scène pour divertir le public.

– Paul Sobrin –

Cavalleria rusticana & Pagliacci, Opéra de Dijon, auditOrium, du 5 au 9 novembre
opera-dijon.fr

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