Après la métaphore de la carte et du territoire la saison dernière, Les Scènes du Jura nous invitent cette fois à… “plonger dans l’inconnu” ! Mais ce théâtre à l’échelle d’un département que sont Les Scènes du Jura dispose tout de même de guides de luxe : les artistes, qu’ils soient de passage ou restent plus longtemps sur le territoire. Ils seront d’ailleurs là dès l’ouverture de saison, ou plutôt les ouvertures de saison.
V’là – Photo : Tom Bouchet
Cette année, la cie Anomalie sera la maîtresse de cérémonie à l’occasion de six rendez-vous qui seront justement l’occasion pour la scène nationale d’aller à la rencontre de ses différents publics. Du 2 au 5 septembre, direction Saint-Amour, Champagnole, Morez et Salins-les-Bains pour V’là, rencontre du troisième type avec un clown cosmique tout juste débarqué de son vaisseau-fusée. Pour retrouver l’univers loufoque de la compagnie qui fête en 2025 ses trente ans, il faudra se rendre à Dole et Lons-le-Saunier, les 9 et 12 septembre. Deux soirées élaborées là encore aux côtés de la cie Anomalie, l’occasion pour Les Scènes du Jura de présenter, dans leurs deux théâtres, cette nouvelle saison. On retrouvera la cie Anomalie en mars prochain à l’occasion du temps fort Y mettre du sien ! à Dole.
Le mois de septembre sera aussi le temps d’un nouvel événement organisé en collaboration avec L’Amuserie, les Folies Douces, la cie Diptyk proposant notamment un moment de cirque et de chorégraphie en espace public, pour rendre hommage aux danses du monde. Diptyk prendra également part à Y mettre du sien ! l’an prochain. Pour illustrer “cette hybridation qui est au cœur du projet des Scènes du Jura”, comme le soulignait en juin le directeur de la scène nationale, Cédric Fassenet, on peut citer en début d’automne Vous êtes ici, de la cie Erd’O qui mêlera à Dole théâtre, danse et musique. Manière de confession artistique qui “donne à voir l’envers du décor de ces machines à rêver que sont les maisons de théâtre”, comme l’explique la compagnie.
La scène nationale jurassienne vous donnera ensuite rendez-vous le 14 octobre au Théâtre de Lons-le-Saunier avec Il ne faut jurer de rien, où Éric Vigner adapte la pièce d’Alfred de Musset. Plusieurs artistes vont s’emparer cette saison du répertoire à l’image de Philippe Car portant seul au plateau plus de quarante personnages pour nous conter La fabuleuse histoire d’Edmond Rostand. Sandrine Bonnaire incarnera fin janvier, à la fois à Dole et Lons-le-Saunier, L’Amante anglaise de Marguerite Duras, qui s’inspirait de l’histoire de Claire Lannes. Cette dernière avait assassiné sa cousine germaine, sourde et muette, en 1949. Mais comme on peut l’observer de plus en plus, les compagnies créent aussi leurs propres textes, l’occasion d’explorer la langue d’aujourd’hui à l’image de La Bocca Della Luna. Les 6 et 7 novembre, la compagnie donnera Le nom des choses, “ode au langage et à l’imaginaire”, comme elle le souligne. L’une des deux collaborations transfrontalières avec la Suisse à découvrir en novembre. “Parler de la langue et jouer avec celle-ci est également pour nous l’opportunité d’aborder, l’air de rien, des sujets actuels importants”, explique Muriel Imbach, “les questions écologiques et de collapsologie, ou encore les questions de genre et d’identité.”
Quant à la programmation concerts, elle nous transportera de la chanson (Jeanne Cherhal en décembre) à l’opéra avec Une petite flûte enchantée, version réduite du chef d’œuvre de Mozart proposée par l’Orchestre Victor Hugo en avril, en passant par les musiques du monde avec les frères Saglio, duo chant/violoncelle en janvier.
– Dominique Demangeot –