Colmar – Little Nemo ou la vocation de l’aube à La Comédie de Colmar du 1er au 8 décembre

La nouvelle création d’Emilie Capliez, co-directrice de La Comédie de Colmar, est un conte au croisement des disciplines, entre théâtre, musique et cirque, un aller simple pour le pays des rêves.
Photo : Diversions

Cette adaptation pour la scène s’inspire de la bande dessinée de Winsor McCay, Little Nemo in Slumberland, parue dans le New York Herald puis le New York American de 1905 à 1914. Nemo est un jeune garçon qui doit se rendre au royaume de Slumberland (le pays du sommeil), car le roi Morphée souhaite offrir un compagnon de jeu à sa fille. Malheureusement le voyage est semé d’embûches… et Nemo se réveille toujours trop vite ! Flip, clown à la peau verte de la famille de Dawn, ennemis du royaume, tente en effet d’effrayer Nemo pour le réveiller. Ce dernier parvient cependant à atteindre Slumberland et découvre alors un monde merveilleux.

Emilie Capliez a souhaité adapter ce feuilleton dessiné qui paraissait dans un journal populaire, sans sacrifier à la qualité du dessin et du propos. « À cette époque, la bande dessinée était avant tout l’art du dessin, des enfants, des pauvres, des modestes, des illettrés et des immigrés », fait remarquer la metteure en scène. « Et si l’auteur pense alors créer une « petite » oeuvre sans prétention, appartenant à un genre mineur, cette série va pourtant devenir un incontournable de l’histoire de la BD ». Little Nemo in Slumberland a également joué un rôle non négligeable sur l’invention du dessin animé. À l’heure où elle s’apprête à faire passer l’histoire en trois dimensions, la metteure en scène évoque un univers « fantastique et onirique ». Il faut dire que certains détails de l’histoire ont de quoi mettre l’eau à la bouche visuellement parlant : un lit qui marche, le visage d’un vieillard dans une lune ronde (à la manière de Méliès), des monstres marins… Cette nouvelle création à La Comédie de Colmar va donc s’inspirer de cette dimension fortement onirique. Sur scène, Emilie Capliez souhaite aussi faire intervenir Winsor McCay lui-même, le peintre et dessinateur, l’artiste face aux affres de la création, dans un décor mouvant, qui s’inspire des livres pop-up pour la jeunesse. Little Nemo ou la vocation de l’aube est aussi une histoire initiatique : aller vers l’inconnu, grandir sans comprendre toujours le monde qui nous entoure, mais aussi quitter l’imaginaire pour le monde réel. « Car les rêves s’envolent, ils disparaissent dès l’aube revenue », rappelle la metteure en scène, qui a choisi la chute (le retour à l’éveil) comme un motif central de la pièce. Cet équilibre parfois précaire sera incarné sur le plateau par une circassienne pratiquant le mât chinois. Autre discipline invitée : la chanson, avec Françoiz Breut, qui interprète la musique sur scène en direct aux côtés de Stéphane Daubersy, conférant à Little Nemo ou la vocation de l’aube des allures de conte musical, parallèlement au récit, « une intrication subtile entre texte, corps et musique », dit encore Emilie Capliez. Cette dernière a aussi travaillé avec l’autrice Tünde Deak, pour composer leur propre fiction, une écriture protéiforme là encore, mêlant poèmes, monologues, dialogues, récits, chansons, voix off comme autant de traces des rêves de Nemo… Dominique Demangeot Little Nemo ou la vocation de l’aube, La Comédie de Colmar, du 1er au 8 décembre – www.comedie-colmar.com

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