Besançon – Une ancienne villa gallo-romaine sous le Pavillon d’archéologie

Rue Chifflet. Le fameux « Pavillon d’archéologie » rappellera probablement des souvenirs aux anciens étudiants, en particulier ceux qui étaient inscrits en histoire de l’art et d’archéologie. C’est d’ailleurs ce département, à la Faculté des lettres de Besançon, qui gère cette maison bisontine méconnue datant de l’époque gallo-romaine. Découvert en 1920 par la Banque de France, ancien propriétaire des lieux, le lieu baptisé Domus recèle plusieurs pièces antiques. Après le rachat du terrain par l’Université de Franche-Comté, des fouilles ont été à nouveau effectuées au début des années 50, mettant à jour d’autres pièces et notamment des mosaïques.

La Domus à la Faculté des Lettres de Besançon

 

Les Sculptures de Livia De Poli - Photo : Diversions

Les Sculptures de Livia de Poli côtoyant les pierres antiques de la Domus – Photo : Diversions

Réhabilitée récemment, la Domus qui accueillait des dignitaires de la cité il y a plus de 2000 ans, abrite désormais un espace ouvert au public à l’occasion des Journées du patrimoine, comme ce fut le cas en septembre dernier. Une fois par an, une exposition est organisée pour « essayer d’amener quelque chose de l’ordre d’une interrogation sur l’art, dans un lieu où on traite de savoir mais pas forcément de la beauté et du visuel », précise Louis Ucciani, qui enseigne la philosophie à l’Université de Franche-Comté. L’exposition Confrontation portait bien son nom. L’objectif était ici de faire dialoguer l’art antique et l’art actuel. À l’occasion de l’exposition, Dorine Arnaud et d’autres étudiants de la Licence Pro Meti ont ainsi fait de la médiation, présentant au public l’exposition et les œuvres dans le cadre de ce projet incluant de nombreux partenaires, porté par le département d’histoire de l’art et d’archéologie et la licence professionnelle METI de l’UFR SLHS, en collaboration avec le Centre d’art mobile et la galerie Jean Greset, et avec le soutien de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et le Service Sciences, arts et culture de l’UFC. « Le but de cette licence est de former des gens qui seraient capables de monter très rapidement une exposition et d’être des assistants dans les métiers de l’exposition, que ce soit des expositions de type patrimonial, d’art contemporain mais aussi des expositions commerciales comme les grandes rencontres, les foires d’exposition ».

Mosaïques retrouvées dans la Domus - Photo : Diversions

Mosaïques retrouvées dans la Domus – Photo : Diversions

Pour cette troisième édition, et à l’heure de la grande région, il avait été décidé de mettre en lumière des artistes travaillant entre Bourgogne et Franche-Comté. « Il y a eu un temps où la Bourgogne et la Franche-Comté étaient réunies. C’était le temps des Romains, quand Jules César colonisait la Gaule et donc on s’est dit que ce lieu-là, la Domus, est le plus approprié pour essayer de montrer les liens entre les deux régions ». L’exposition s’ouvrait avec Barbara Puthomme, artiste bisontine, qui grâce à une fondation américano-dijonnaise est allée présenter son travail aux États-Unis. Son habitude de prélever des objets mis au rebut, abandonnés dans la nature, fait sans nul doute écho à la Domus qui sommeille sous le Pavillon d’archéologie. Cette « cathédrale » comme l’appelle Louis Ucciani, a été mise en regard avec une pièce de l’artiste dijonnaise Anne Tastemain dont les recherches portent notamment sur le monochrome. « Si on s’approche de son tableau on voit apparaître quelque chose en arrière fond. Il y a la surface et quelque chose derrière la surface, qui essaie de passer, qui est pour nous la forme de l’art ». Les photographies pixellisées de Loïc Raguénès côtoyaient un bronze de Jean Messagier, tandis que le plâtre peint des citrouilles moulées de Didier Marcel faisait écho à la broyeuse de chocolat de Duchamp. Livia de Poli présentait quant à elle ses deux dernières œuvres, travaillant la faïence, la porcelaine, « des matériaux très nobles qui ont la particularité de faire une combinaison entre la terre et le feu et on tenait, sur ce lieu qui montre un mécanisme de chauffage au sol datant des Romains (l’hypocauste, NDLR), de faire apparaître ce lien artistique », a souligné Louis Ucciani.

 

 

 

 

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