L’Orchestre Victor Hugo vous donne rendez-vous à Micropolis Besançon et à l’Axone de Montbéliard pour un après-réveillon, dédié intégralement en 2026 à la musique française. Une première pour la formation qui a bâti un programme de Nouvel An autour de quelque “tubes” Made in France de la fin XIXe-début XXe siècles, ainsi qu’un compositeur d’aujourd’hui à découvrir, Paul Lay.
Pour faire honneur à ces airs et chansons, le Victor Hugo a convié la soprano Marie Perbost, récemment installée à Besançon. Un programme “à la française”, mais les compositeurs sont de grands voyageurs et à l’occasion de sa Pavane pour une infante défunte, Maurice Ravel s’est inspiré de l’Espagne. Il répondait en 1899 à une commande de sa mécène la princesse de Polignac, partant d’une danse de cour du XVIe siècle. “Ce n’est pas la déploration funèbre d’une infante qui vient de mourir mais bien l’évocation d’une pavane qu’aurait pu danser telle princesse, jadis, à la cour d’Espagne”, confiera le musicien, ajoutant qu’il a d’abord choisi ce titre pour sa musicalité. Sa Damnation de Faust, Hector Berlioz l’a composée quant à lui sur les routes, dans les trains, voitures, bateaux… La marche inspirée d’un thème hongrois de Rakoczy sera ainsi écrite en une nuit à Vienne. Le Victor Hugo interprètera également Un bal de sa Symphonie fantastique, pièce romantique par excellence.
Debussy fera lui aussi deux apparitions dans le programme, avec son Prélude à l’après-midi d’un faune tout d’abord, dans la version ponctuée de textes de Mallarmé. Point de ballet ici (1912) mais la partition composée en 1894, “très libre illustration du beau poème de Mallarmé”, écrira Debussy dans le programme. Quintessence du style impressionniste du compositeur. On retrouvera Debussy à l’occasion des Gymnopédies 1 et 3, qu’il orchestra pour son jeune ami Erik Satie. Ce sont ces versions, moins jouées en concert, que l’on pourra entendre.
La suite orchestrale de L’Arlésienne de Bizet a été composée en 1872 pour illustrer la pièce éponyme d’Alphonse Daudet, le drame d’un garçon croisant une jeune arlésienne, tombant amoureux d’elle sans jamais la revoir, d’où la fameuse expression restée dans la langue française. Lorsque Bizet récrira ses musiques de scène pour en faire une suite orchestrale, il introduira un instrument encore récent, le saxophone, reprenant le schéma symphonique classique en quatre mouvements. On pourra aussi découvrir D’un matin de printemps, l’une des deux dernières pièces composées par Lili Boulanger juste avant sa disparition très précoce, à 24 ans. Une partition au caractère étonnamment enjoué dans l’œuvre de la compositrice, et qui trouve naturellement sa place dans un programme de musique française aux côtés de Debussy. En point final de ce Nouvel An 2026, une touche de jazz avec un compositeur d’aujourd’hui, Paul Lay qui présentera Un Français à New York, œuvre toute récente créée en mai 2025. « C’est évidemment la réponse à Un Américain à Paris de Gershwin », expliquait le chef Jean-François Verdier en octobre dernier. À Besançon et Montbéliard, Paul Lay sera présent au piano au sein de son trio.
– Dominique Demangeot –
Orchestre Victor Hugo – Nouvel An « Made In France », Besançon, Micropolis, 10 janvier à 16h (concert découverte d’1h) et 20h
Montbéliard, L’Axone (MA scène nationale), 11 janvier à 16h
www.orchestrevictorhugo.fr


