Besançon – Le Victor Hugo sur les traces d’une symphonie inachevée le 9 octobre

Après une ouverture de saison pour toute la famille le 19 septembre dernier à Montbéliard, à MA scène nationale, le Victor Hugo fait étape au Théâtre Ledoux où il présente, dans le cadre de la saison des 2 Scènes, L’Ombre du géant. Le géant, c’est Beethoven, dont la dixième symphonie, jamais achevée, nourrit depuis près de deux siècles les fantasmes des amateurs du compositeur allemand. L’œuvre sera présentée en première française, bien accompagnée par la Symphonie n°1 de Brahms et un concerto de Nick Wood, création mondiale, pour le volet contemporain.

Si la dixième symphonie de Beethoven ne fut jamais achevée, des fragments subsistaient cependant, pièces d’un puzzle que le compositeur Barry Cooper s’est affairé à réunir et à assembler. Si ces fragments prêtent à la controverse, la dixième symphonie a été initiée dès 1822, alors que la Neuvième ne sortirait que deux années plus tard. Beethoven sera ensuite occupé à achever ses quatuors à cordes. On trouve plusieurs traces de cette symphonie fantôme, destinée probablement à la Société Philharmonique de Londres. C’est en 1983 que Barry Cooper retrouve les premières esquisses dans une bibliothèque de Berlin Ouest, ainsi qu’une cinquantaine de fragments, soit près de 200 mesures. Plusieurs années seront nécessaires à Barry Cooper pour réunir les différents fragments du premier mouvement de la symphonie. La première mondiale a été donnée par l’Orchestre philharmonique royal de Liverpool sous la direction de Walter Weller au Royal Festival Hall de Londres, le 18 octobre 1988 pour l’ouverture de la saison de concert de la Royal Philharmonic Society. La symphonie sera donnée pour la première fois en France le 9 octobre par l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté.

Nick Woud – Photo : Marco Borgreve

Pour accompagner cette dixième de Beethoven, Jean-François Verdier a souhaité faire apparaître au programme la Symphonie n°1 de Brahms, que le compositeur « se serait décidé à écrire après avoir trouvé une plume sur la tombe du maître », comme l’explique l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté. Cette pièce, que Brahms tarda à terminer (l’ombre de la Dixième de Beethoven aurait-elle été trop écrasante?), évoque en filigrane Clara l’aimée, et rend un hommage musical à Beethoven en adoptant la tonalité en do mineur de sa Cinquième Symphonie. L’air choral dans le dernier mouvement rappelle quant à lui la Neuvième de Beethoven.

C’est enfin une pièce présentée en première mondiale, le Concerto lirico pour timbales, qui sera au programme, composée et interprétée par Nick Woud, timbalier solo de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam. Une occasion (rare) d’entendre la timbale en position d’instrument soliste. « Les timbales ne sont pas véritablement des instruments solo », explique le musicien, « et je n’ai jamais trouvé une pièce assez intéressante qui vaille la peine d’être présentée au public ». Alors comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, Nick Woud s’est lui-même attelé à la composition d’un concerto pour timbales ! Il a souhaité donner à entendre son cher instrument sous un jour différent, en s’éloignant du côté percussif et tonitruant, souvent mis en avant par les compositeurs (la première symphonie de Brahms est d’ailleurs introduite par des timbales…). De son propre avœu, le musicien marche ici dans les pas de Britten, Vaughan Williams, Shostakovitch et Bernstein. « Le terme « concert lyrique » fait référence à mon processus de composition intuitif et polyphonique, et au timbre très mélodique de la timbale ».

Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, L’Ombre du géant, Besançon, Théâtre Ledoux, 9 octobre à 20h
www.ovhfc.com
www.les2scenes.fr

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