Dans le cadre de sa Guinguette de rentrée, Le CDN Besançon Franche-Comté rendra hommage les 15 et 16 septembre à Monique Piton, figure du mouvement LIP, et de manière plus générale aux luttes sociales portées par les femmes, à travers une pièce de théâtre, des documentaires et une conférence.
Carole Roussopoulos sera une autre figure emblématique des luttes sociales féminines. Le Collectif Marthe évoquera le 15 septembre à 19h cette dernière dans sa pièce Rembobiner, montrant comment la documentariste donna la parole, dans les années 70 et 80, aux agricultrices, aux militantes, salariées de LIP et autres ouvrières. Plusieurs films de Carole Roussopoulos seront ensuite projetés dès 20h30 sur le parking du CDN, autour du conflit des LIP. Enfin le 16 septembre à 18h, Monique Piton sera présente en visioconférence, ainsi que Lucie Cros, sociologue qui a travaillé notamment sur « la portée subversive des luttes LIP à l’épreuve du genre » et le photographe Raphaël Helle qui a fait le portrait d’ouvriers et d’ouvrières en usines. On pourra aussi découvrir en avant-première des affiches LIP qui feront partie de la nouvelle exposition LIPOLOGIE au Musée du Temps.
Carole Roussopoulos a notamment collaboré dans les années 1970 avec la comédienne Delphine Seyrig dans le cadre de documentaires. Leurs images saisies caméra au poing (grâce à la fameuse Sony Portapak) ont chroniqué les luttes féministes. « Pour moi, ce qui est important au cinéma, maintenant, c’est que les femmes commencent à parler d’elles », dira Delphine Seyrig, près de cinquante ans avant #metoo. Dans les mains de Carole Roussopoulos, le Portapak sera tour à tour arme, pour lutter contre une société encore très patriarcale, et chambre d’écho pour donner la parole aux femmes. Dans un objectif d’indépendance, des stages étaient organisés pour leur enseigner la manipulation de la caméra portable, et réaliser leurs propres images. « Dans tous les groupes vidéos, les femmes ont eu une place très importante. Moi mon analyse, c’est que comme il n’y avait pas d’école, et pas de passé et pas d’histoire, les hommes ne s’en étaient pas emparés », dira Carole Roussopoulos. « C’était un média vierge finalement sur lequel les hommes n’avaient pas encore mis leurs pattes et leur pouvoir. » C’est d’ailleurs lors d’un de ces stages menés par Carole que cette dernière va rencontrer Delphine Seyrig, et qu’une belle amitié naîtra sur fond de militantisme.
Dominique Demangeot
Le programme complet de la Guinguette du CDN : https://www.cdn-besancon.fr/guinguette-douverture