Le 26 juin dernier, Vanessa Lassaigne présentait sa première saison en tant que nouvelle directrice de la scène nationale bisontine. Un volet 2025-2026 où l’on va retrouver quelques complices déjà passés par les plateaux des 2 Scènes ou ailleurs dans la ville, mais aussi plusieurs nouveaux artistes associés, à découvrir cette saison.
Les 2 Scènes gardent intacte la tradition de marquer leur début de saison par un grand rendez-vous sous chapiteau, avec cette année Décrochez-moi-ça par la cie Bêtes de foire, du 1er au 17 octobre à la Friche artistique. Les circassiens feront virevolter les corps et les vêtements, le tout mis en musique en direct. Les 4 et 5 octobre, c’est dans les Jardins de la Maison de quartier Grette-Butte que le Pocket Théâtre proposera la suite de Une promesse à tenir (en partenariat avec le festival Du Bitume et des Plumes), récit de Thierry Combe au sujet de son expérience de jeune professeur coopérant au Burkina Faso (voir notre vidéo). Place au point de vue burkinabé porté par Helton Schadrak Tiendrebeogo. Et le 18, le public sortira encore, dans le quartier Planoise cette fois à l’occasion du festival Bol Bol Bol de l’association Juste Ici l’après-midi, avec ateliers, concours de soupes et le soir la cie de rue Générik Vapeur et son spectacle participatif Bivouac, dans lequel “sur étendard sonore, un déboulé d’hommes et de femmes bleus prennent la ville à revers”, explique la troupe. Un appel à participation est d’ailleurs lancé pour accompagner les artistes lors de cette déambulation festive !
Homme(s) intègre(s)
Certains des artistes associés sont déjà bien connus du public bisontin à l’image du Collectif Porte-Avions ainsi que Ben Farey. Un temps fort “Découverte des artistes associés” est d’ailleurs prévu du 27 mai au 2 juin, entre danse hip-hop, création sonore mais aussi un duo piano/violoncelle. Jeanne Bleuse invitera Noémi Boutin. Avec le Projet Nanashi, Maud Lefebvre nous transportera dans le monde de l’adolescence, en proie à la violence sociale et de genre, s’inspirant de l’univers des jeux vidéo, des mangas et du cinéma. Quant à Fanny Soriano, elle proposera avec ses deux petites formes, Hêtre et Phasmes, d’explorer la relation unissant l’humanité et son milieu naturel, entre cirque et danse.
Jean-Pierre, lui et moi – Photo : Hélène Dodet
Les disciplines artistiques, danse, cirque, musique et théâtre vont ainsi se croiser tout au long de la saison (parfois même s’unir), qu’il s’agisse d’évoquer le handicap avec le Pocket Théâtre en novembre (Jean-Pierre, lui, moi), ou la misère sociale et l’invisibilisation qui en découle souvent (Dominique toute seule en mars par la cie Au détour du Cairn). En janvier, le metteur en scène suisse Christoph Marthaler nous invitera à une conférence au sommet, davantage burlesque que sérieuse, polyglotte et bruyante, entre jeu, musique et chant. Les formes vont se succéder sans se ressembler, de l’épure presque absolue de la cie Ontroerend Goed avec Handle With Care (sans acteurs ni moyens techniques mais avec un public et des fiches), au tourbillon écologiste et satirique orchestré par l’artiste d’origine sud-africaine Ntando Cele avec Wasted Land. La danse aussi évoquera les grandes questions contemporaines autour du féminisme (Maldonne, première pièce de groupe de Leïla Ka), ou encore du conflit au Rwanda avec Umuko. Dorothée Munyaneza y parle de son départ du Rwanda en 1994, traitant, entre danses traditionnelles et contemporaines, d’une renaissance via la création.
– Marc Vincent –