Sous l’appellation des « oiseaux chanteurs d’Asie » se cachent des centaines d’espèces d’oiseaux. Des volatiles qui se voient menacés à cause des trafics illégaux décimant leurs populations depuis plusieurs décennies. Face à cet état de fait, plusieurs parcs zoologiques dans le monde ont décidé de s’engager afin de sensibiliser le public et de favoriser l’émergence d’un cadre légal pour éradiquer ces pratiques.
Deux Martins de Rothschild, du
Muséum de la Citadelle – Photo : Jacky Renard
Margaux Pizzo, Responsable du Parc zoologique à la Citadelle de Besançon, participait en septembre dernier, à Athènes, à la conférence annuelle de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA). La question de la disparition possible des oiseaux chanteurs d’Asie y avait été notamment évoquée. Dans le Sud-est asiatique, des millions d’oiseaux chanteurs d’Asie sont victimes d’une consommation excessive, vendus comme animaux de compagnie ou différents autres usages, comme pour une utilisation médicale par exemple. Pour aider ces espèces dont le commerce est souvent illégal, à l’image de ce qui se passe en Indonésie. Plus de 850 espèces d’oiseaux sont menacées de nos jours. Des zoos de 55 pays d’Europe et du Moyen-Orient œuvrent donc dans le cadre de la campagne Silent Forest, aux côtés de plusieurs ONG internationales. L’un des premiers objectifs est d’inscrire les oiseaux chanteurs d’Asie sur la liste des espèces protégées, afin d’être en mesure de mener des actions en justice. En France, 27 zoos se sont engagés à mettre en place des actions pour sensibiliser le public, et favoriser une meilleure compréhension des menaces pesant sur ces oiseaux.
Photo : Mickaël Béjean
Au Muséum de Besançon, une collecte de fonds avait notamment été menée lors du Week-end de la Biodiversité en 2018. À raison d’1 € par entrée payante et d’une tombola, 2 435 € avaient ainsi été levés afin d’aider à la conservation des oiseaux chanteurs d’Asie. Récolter de l’argent, c’est notamment permettre de créer des postes de gardes forestiers en Asie du Sud-est, qui vont lutter contre le piégeage et le trafic d’oiseaux. Cette collecte sera reconduite lors du Week-end de la Biodiversité 2019 du 8 au 10 juin prochains.
En Europe, les passereaux connaissent également un déclin préoccupant, à cause de pratiques telles que la chasse à la glu. « La réglementation française n’est pas assez stricte, nous espérons que cette mobilisation contribuera à la faire évoluer », explique Margaux Pizzo. Les équipes du Parc zoologique et du service communication de la Citadelle ont en outre tourné des vidéos en vue d’un « mannequin challenge » lancé par l’AFdPZ (Association française des parcs zoologiques). Le Week-end de la Biodiversité proposera des animations diverses : ateliers, jeux, visites thématiques du Jardin zoologique et du Naturalium pour mieux comprendre les enjeux de la protection des oiseaux. La campagne de sensibilisation Silent Forest sera aussi évoquée. La boutique de la Citadelle vendra des produits dont les fonds récoltés seront reversés à l’EAZA.
– Dominique Demangeot –
Week-end de la Biodiversité, Citadelle de Besançon, du 8 au 10 juin
www.citadelle.com