Besançon – Belfort – N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ? aux 2 Scènes et au Grrranit

En 2017, la Scène nationale de Belfort accueillait la compagnie L’iMaGiNaRiuM pour sa pièce Fkrzictions inspirée de la bande dessinée de Marc-Antoine Mathieu. Cette fois encore, Pauline Ringeade est partie d’un travail graphique, celui de Richard McGuire et son album Ici, ainsi que des travaux d’Alessandro Pignocchi et David Abram. Cette création 2020, qui a peu tourné jusqu’ici en raison de la crise sanitaire, évoque le rapport que l’homme entretient avec la nature, un lien brisé mais qui n’est pas irréparable.

Cette crise sanitaire qui nous concerne encore, n’est pas sans lien avec l’état dégradé de notre environnement et avec les pratiques humaines. « Je m’étonne de faire partie de cette espèce d’animaux qui détruit son nid, le sait, et continue de le faire », remarque d’ailleurs Pauline Ringeade. « Puis je m’inquiète, car je peux le constater au quotidien. Dans chacun de mes achats, de mes repas, de mes gestes. » Sa nouvelle mise en scène, élaborée collectivement au sein de L’iMaGiNaRiuM, évoque cette problématique environnementale. En tant qu’artiste, Pauline Ringeade contribue avec ce qu’elle considère comme sa meilleure arme, son imagination, « force politique pour penser autrement », un outil de survie pourrait-on dire, qui explore également le lien de l’homme avec la nature, ainsi que les rapports entre nature et culture.

Photo : Marie Augustin

Le décor du spectacle a été inspiré par le roman graphique de Richard McGuire, mais N’avons-nous… n’est cependant pas une adaptation de l’album, Pauline Ringeade ayant surtout été intéressée par « [l]e fait de faire cohabiter dans un même espace, dans un même cadre les différentes temporalités d’un lieu. » La metteure en scène envisage la maison comme un cadre de vie, un repère, l’ici et maintenant, mais se penche aussi sur le futur et sur le temps en général, et la conception que nous nous en faisons. Quant au Petit Traité d’écologie sauvage, et à La Cosmologie du Futur d’Alessandro Pignocchi, ils nous transportent dans un futur très proche, « presque un présent parallèle », souligne Pauline Ringeade, où l’humanité qui a pris conscience des enjeux environnementaux s’est reconnectée avec la (sa) nature. Pauline évoque aussi La Recomposition des Mondes, où Alessandro Pignocchi prend l’exemple de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, qui incarne une manière alternative d’envisager le monde, une utopie qui s’appuie notamment sur le déclin de nos sociétés actuelles, et laisse entrevoir autre chose. « C’est cette pensée-là qui irrigue notre travail d’écriture », explique Pauline Ringeade. « Mettre en jeu des gens qui cherchent, inlassablement et dans un élan de vie, des façons d’habiter le monde qui est le leur, et qui, ici, se tient dans une maison. »

Paul Sobrin

N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ?, Besançon, Espace (Les 2 Scènes), du 7 au 9 décembre – les2scenes.fr, Belfort, Le Grrranit, 4 et 5 janvier – grrranit.eu

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