L’exposition temporaire consacrée à l’univers de Corto Maltese a peut-être fait votre bonheur cet été ! Corto Maltese – Un monde en aventures se poursuit cet automne, jusqu’au 11 novembre prochain. L’occasion de découvrir encore (ou de redécouvrir) cet éclairage minutieux sur le travail de Hugo Pratt à la Saline royale.
« Amener les visiteurs à travers un récit », tel est l’un des objectifs de cette exposition foisonnante en histoires et en aventures, comme l’explique sa commissaire Isabelle Sallé, par ailleurs directrice culture et patrimoine de la Saline royale. Une exposition qui permet aussi de saisir la personnalité de l’auteur et dessinateur Hugo Pratt, avant de suivre son personnage Corto Maltese à travers les mers. Si l’on va plonger dans le « grand large » comme nous y invite la première salle, on va aussi s’intéresser dans la deuxième, baptisée « Aventureuses », aux personnages féminins dans les albums de Corto Maltese. La troisième section, Les horizons du monde, invitent à un voyage au travers des différents albums de Corto Maltese.
Photo : Les Editions Diversions
Partez à la rencontre de cet aventurier de papier, né à Malte d’une mère gitane et d’un père marin de Cornouailles. « Il s’appelle Corto parce que ça veut dire “vif”, “rapide” en espagnol », souligne Isabelle Sallé, « et Maltese c’est forcément un lien avec son île de naissance. Ce n’est pas pour rien qu’Hugo Pratt lui a donné un caractère insulaire, ça montre les qualités de marin du protagoniste et surtout sa volonté de découvrir le monde avec la multiplicité. » L’occasion de rappeler que Malte est un carrefour culturel, le port de départ rêvé pour le marin au long court, dont la première aventure fut publiée en 1967, La ballade de la mer salée. Le voyage commençait donc, et des îles du Pacifique, le marin allait emporter ses lecteurs vers la mer des Caraïbes, vers l’Amérique du Sud, avant de revenir en Europe, parcourant aussi les steppes d’Asie Centrale, la Tanzanie… Le dernier album, J’avais un rendez-vous, paraitra en 1992, non pas une aventure de Corto Maltese mais un carnet de souvenirs de l’auteur. Hugo Pratt disparait le 20 août 1995.
Photo : Les Editions Diversions
L’exposition retourne aux sources d’inspiration d’Hugo Pratt, lui qui possédait pas moins de 17.000 livres dans sa bibliothèque… Le partenariat avec la société Cong qui gère les droits de l’œuvre de Pratt a permis d’avoir accès à des originaux. Des collections privées ont été également sollicitées sans oublier le Musée des Confluences à Lyon pour les objets ethnographiques présentés. L’exposition possède également un petit passage, qu’Isabelle Sallé appelle “la boîte maritime”, une boîte noire assurant la transition entre deux salles. Apercevant un scaphandrier remonter de la lagune quand il était avec sa grand-mère à Lausanne, il l’a dessiné et une fois adulte, il en acquerra un. Isabelle Sallé a souhaité logiquement placer le scaphandrier pour qu’il serve de transition. « Comme on l’avait fait avec l’automate de Folon, c’est toujours des petites respirations un peu poétiques, et là ça a été d’emmener les visiteurs dans Mû, la cité oubliée. Cette boîte maritime fait transition : on se retrouve dans les dessins aztèques de Mû avec ce scaphandrier, et les poissons de Mû qui nous accompagnent. » On peut également visionner un documentaire de Thierry Thomas qui a rencontré Hugo Pratt et qui évoque la vie, l’œuvre et les rencontres de l’artiste. « C’est aussi un bon fil qui accompagne de façon vivante l’exposition, puisqu’on voit Pratt dans sa ville de Venise qui est sa ville de coeur, avec justement une interaction avec le documentariste qui est vraiment intéressante », conclut Isabelle Sallé.
Corto Maltese – Un monde en aventures, Arc-et-Senans, Saline royale, jusqu’au 11 novembre 2025
www.salineroyale.com/evenement/exposition-corto-maltese/