Antoine Jaquier – Tous les arbres au-dessous

ROMAN

Au Diable Vauvert 

Parution le 12 janvier 2023

Après le grand effondrement de 2028, Salvatore a trouvé refuge dans une ferme d’alpage des Vosges. Alors que son ancienne vie de responsable communication parisien n’est plus qu’un lointain souvenir, et qu’il s’est résigné à vivre seul et en autarcie, il rencontre deux jeunes personnages qui vont lui faire découvrir, contre toute attente, un autre monde.

Antoine Jaquier - Tous les arbres au-dessous - Chronique dans le magazine DiversionsAdieu électricité, internet, gouvernement et société de consommation. La race humaine fait l’expérience de la décroissance forcée, tandis que la loi du plus fort (ou du plus malin) est désormais la seule qui vaille. Au fil des chapitres, le narrateur dévoile les différentes raisons de cette débâcle, dont une certaine « rébellion jaune », plus violente que la première, pour ce qui concerne la France. Si nous sommes ici dans un roman d’anticipation, un futur proche, les causes, elles, sont bien réelles et identifiables dès à présent : misère systémique avec dix millions de français vivant en-dessous du seuil de pauvreté, déconnexion de celles et ceux qui nous dirigent, déconnexion également de citoyens apathiques emprisonnés dans les mondes virtuels, phénomène des zones à défendre…

« Je m’étais vautré dans le confort et j’avais connu l’enjeu humaniste », se souvient Salvatore qui sait très bien qu’il faut désormais régler la facture. Mira et Alix, qu’il rencontre tour à tour, ont vu le jour dans les années 2010 dans des milieux défavorisés, ce qui les a, paradoxalement, mieux préparés au monde post-apocalyptique que nous présente l’auteur suisse. Après 2028, l’insouciance des plus jeunes est de l’histoire ancienne, l’adolescence, « un concept qui n’aura duré que quelques décennies ». La décroissance brutale qu’imagine Antoine Jaquier s’accompagne d’un tout aussi irrémédiable « retour au sauvage » pour Salvatore. La forêt reprend ses droits et ses deux jeunes rejetons lui font découvrir la plante ayahuasca et le chamanisme, reconnexion au naturel là encore, un cheminement qui délimite une (nouvelle ?) frontière entre « le monde du haut et celui du bas ». Ses conditions de vie et la découverte du chamanisme redéfinissent les priorités de Salvatore. Ce dernier se voit même reconsidérer la question du genre lorsqu’il rencontre Alix. Sa reconnexion avec le monde naturel lui confirme que l’être humain est loin d’être l’entité vivante supérieure qu’il a toujours affirmé être. Reste à savoir si un salut, dans le monde d’après, est encore possible. Salvatore aura-t-il droit à ce « futur désirable » qu’il évoque ?

Paul Sobrin

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