L’association Mighty Worm monte le 30 janvier prochain, à La Rodia, un plateau conviant un groupe phare de la région et deux découvertes. Une soirée qui va jouer du contraste sonore avec des formations comme les locaux de Jack And The Bearded Fishermen qui font leur grand retour dans les bacs et Fragile, qui nous viennent d’Angers. Le troisième larron sera Dead Isaac, dont le premier EP paraitra début 2026.
Le dernier jour de janvier 2026, Jack and The Bearded Fishermen viendront fêter à Besançon leurs vingt ans, avec sous leurs bras nus, huilés et musclés, Naked, cinquième galette à l’image de ces deux décennies ma foi bien vite écoulées. Davantage qu’une synthèse, Naked, paru en novembre dernier, marque l’évolution du groupe bisontin dont certains membres sont allés conter fleurette dans d’autres formations. Vingt ans et encore du grain (de guitare) à moudre. Les musiciens prennent leur temps (il a fallu huit ans pour que paraisse le quatrième opus Playful Winds en 2022), mais l’attente n’est jamais vaine. Le groupe nous offre une nouvelle fois un cocktail parfaitement équilibré entre noirceur et puissance. Riffs repêchés dans on ne sait quel chaudron de métal en fusion, incandescent. Basse-batterie d’outre-tombe (Second Shot, Summit Glow). Le groupe ne laisse cependant jamais la mélodie de côté à l’instar du chouette pont de This Grey avec ses chœurs, mélodiques à souhait entre deux coups de boutoir rock. Et comme si trois guitares ne suffisaient pas, sur Melt Into Oddity les Jack épaississent encore un peu plus leur sauce en conviant les Nantais de Watertank. The Cave est un uppercut sonore qui avance bille-en-tête, alternant le clair et l’obscur, entre stoner et plages hypnotiques, comme souvent sur ce nouvel album (le quasi instrumental Drone). L’auditeur aura l’occasion de remonter quelque peu à la surface en s’accrochant à Naked I et Naked II, deux respirations avant de replonger dans le Grand Bleu, ou plutôt le Grand Noir, tel un Jacques Mayol post-hardcore.
Les générations vont alterner lors de cette soirée du 30 janvier puisque l’on pourra également croiser (et découvrir pour la plupart) Dead Isaac qu’on nous annonce dans une veine « death rock, garage et hardcore moderne », et Fragile, dont le premier album, Big Big Smile, est sorti en novembre dernier également. La formation nous transporte dans son univers entre post hardcore et punk rock/emo. Disque contrasté qui, juste après l’intro brumeuse de The Lowdown, embraie sur les sémillants et énergiques Santander, Celebrate (le bien nommé) ou encore Little Things. En bref, le groupe ne perd pas son temps avec des longs titres et privilégient l’énergie, si ce n’est sur Wallflower, où l’on peut apprécier le chant habité et constamment sous tension de Baptiste Pelletier, ou encore la ballade finale Wide Awake renouant avec la célèbre douceur angevine. Né durant le confinement, Fragile a su sortir de ses murs, et dès les deux premiers accords de A Reason Why, vous savez que ça va être du bon. Tour à tour noisy et dissonante, mélodique et lyrique (voire épique par moments), cette galette va définitivement vous donner le Big Big Smile.
Jean-Bernard
Jack And The Bearded Fishermen + Fragile + Dead Isaak, Besançon, La Rodia, 30 janvier 2026 à 20h30
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