Besançon – Déesses, je me maquille pour ne pas pleurer au NTB

Vous l’avez peut-être découverte lors de la création du Parlement de la Forêt aux 2 Scènes en 2022, ou en juin dernier lors des Jours de Fête avec le Bureau des Jeunes du NTB. Héloïse Desrivières est encore cette saison autrice associée au Nouveau Théâtre de Besançon, et présentera en novembre les premières dates de sa nouvelle création.

Déesses, je me maquille pour ne pas pleurer - Création au Nouveau Théâtre de Besançon

Photo : Pauline Laidet

Seule en scène, Héloïse Desrivières interprète une jeune femme dans sa salle de bain. Le personnage d’Astrid se confie sur sa vie intime, sur sa situation de mère célibataire et sa vie amoureuse. Astrid est aussi influenceuse et c’est à ses abonnées qu’elle se dévoile. Ce que l’autrice, comédienne et metteuse en scène souhaite aussi mettre en avant dans Déesses, c’est “un rituel nocturne magique de reconquête du corps, du désir et des libertés”, comme le souligne le NTB. Et cette liberté passe par un certain retour à la nature, manière de transgression également puisqu’il va s’agir aussi de remettre en cause certaines règles sociales. Ce texte qui a d’ailleurs beaucoup à voir avec l’expérience personnelle de l’autrice, se veut “théâtre tellurique et libérateur”. Tellurique car intime et même cru, quand du cocon protecteur d’une salle de bain, l’on passe “à la prise de parole publique” comme le dit encore l’autrice, “de l’espace quotidien au spectaculaire.”

Cette liberté que souhaite revendiquer Héloïse/Astrid, s’apparente également à une renaissance, avec la beauté en ligne de mire. Mais finalement, c’est quoi la beauté ? Une notion qui fluctue au fil de l’histoire du monde, au fil de la vie aussi. Une impermanence qui s’incarne également dans le traitement du costume d’Astrid, qui va évoluer tout au long de la pièce. Le corps change, notamment avec la maternité, comme on va le voir dans Déesses, un corps d’autant plus soumis aux diktats des influenceuses (et influenceurs) numériques, comme l’illustre le plastique comprimant le corps d’Astrid au début du spectacle. Reste alors à s’en affranchir… Déesses s’appuie également sur un traitement du son particulier, entre musique sacrée, culture pop, DJ set et ASMR. Mais les bruits de la forêt seront aussi convoqués pour rappeler la place de la nature. Héloïse Desrivières évoque ici un certain “réalisme magique”, comme une clé, une licence poétique permettant de passer dans un autre univers, “un rituel des temps modernes”, souligne-t-elle encore. Passage, obligé peut-être, pour parvenir à une renaissance. “Ce qui m’intéresse, à l’intérieur de cet espace-temps du rituel de salle de bain, c’est que tout est possible”, explique-t-elle.

– Dominique Demangeot –

Déesses, je me maquille pour ne pas pleurer, Nouveau Théâtre de Besançon, du 4 au 14 novembre
ntbesancon.fr

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