ROMAN
Allary
Parution le 21 août 2025
1998. Alexandre Lacroix pose pour une photo promo sur un toit parisien, à l’occasion de la parution de son premier roman. Il a 22 ans. Comment en est-il arrivé là ?
L’auteur ne nous propose pas ici le manuel du parfait écrivain en dix leçons, mais part de son expérience toute personnelle. Une histoire qui commence mal avec le suicide du père. Ce sera d’ailleurs l’événement déclencheur de son premier roman, le bien titré Premières volontés. L’apprenti-auteur a d’ores et déjà coché la première case, incontournable dans la formation de l’écrivain en devenir : “trouver son sujet”. Alexandre Lacroix nous conte son parcours, depuis sa chambre d’étudiant où il a vue sur le Père-Lachaise. Un coup d’essai “en style salonnard et pédérastique” le satisfera peu. Il faut dire que la littérature s’écrit à l’épreuve de la vie et qu’elle découle, selon Alexandre Lacroix, d’“un rapport obsessionnel avec son sujet”.
Mais la littérature naît également des rencontres, provoquées ou apportées par les hasards de la vie. Alexandre Lacroix nous fait part de celles qui furent déterminantes dans son parcours d’autodidacte (l’académisme, les équations qui n’admettent qu’une seule solution, il garde cela pour les études de mathématiques puis d’économie qu’il mène). Il évoque en particulier sa rencontre avec le poète, le bien nommé Pierre Lepère à qui il dédie Devenir écrivain, mais aussi Jean-François Kervéan qui va l’aider à accoucher de son premier roman. Un voyage dans les coulisses de la création jusque dans cette relation essentielle, surtout en début de carrière, entre l’auteur et son éditeur. Il y a aussi les cahiers de son père, dont il admire “une qualité dont j’étais à peu près dépourvu : l’éloquence naturelle”. Une “école de la vie”, comme l’auteur l’écrit encore, qui le mène des bars nocturnes parisiens jusqu’aux Balkans de la fin des années 1990. Des initiations littéraires mais aussi sentimentales, charnelles, roman intime où l’auteur se livre sur sa quête du style et de cette “part d’artisanat, de savoir-faire ».
Dominique Demangeot